Enfoncer les portes
Quand j’ai dis que j’allai poursuivre mon chemin dans l’audiovisuel, tout le monde a rigolé, à commencer par ma conseillère de la mission locale. « Aucun débouché » m’a t-elle dit. Sauf que je ne venais pas pour lui demander son avis. J’avais le droit de faire une formation, je l’avais choisie. Je voulais faire un BTS en Audiovisuel. Sauf que mon BAC Littéraire ne me servait à rien. Il me fallait aller dans le scientifique. Du coup, passage obligé par une Préparatoire pour apprendre les mathématiques. Aie ! J’ai eu mon premier zéro en CM2, et il ne m’a jamais quitté. Qu’à cela ne tienne, je ferai cette Préparatoire, qu’elle trouve ça pertinent ou non.
Ce sera l'audiovisuel ou rien
A ses premières objections, je dégaine les articles de presse qui mentionnent que dans le cadre de mes droits aux allocations chômage, je peux prétendre à une formation professionnelle, et même que je peux obtenir des frais de déplacement pour m’y rendre. Arguments qu’elle est obligée de valider. De toute façon, je ne suis pas venue pour négocier. Je veux qu’elle remplisse son dossier sans me faire part de ses commentaires.
Je ne supporte pas les gens défaitistes qui partent toujours perdant. Quand on veut quelque chose, on s’en donne les moyens. Et me voilà partie à l’AFPA, en Préparatoire Sectorielle à la Formation de Technicien, section Industrie. Dix mois de mathématiques, huit heures par jour pour remonter du niveau 6ème au niveau BTS. Toute une aventure …
Au terme de cette formation, je remuerai ciel et terre, à la recherche d’une entreprise pour faire un BTS en alternance. Le hasard me mettra sur la route d’un jeune homme qui a monté une association dans la réalisation et le montage audiovisuel. Il me formera et nous tournerons ensemble un documentaire institutionnel. Il me recommandera ensuite auprès de la Ligue de l’Enseignement qui recherche un emploi jeune pour trois ans. Tant pis pour le BTS. Emploi jeune, c’est mieux rémunéré. Un an après ma sortie de formation, je suis embauchée au titre d’animatrice socio-culturelle spécialisée dans l’audiovisuel.
Et avec l'argent, ça se passe comment ?
Parce que mon ex a volé de l’argent sur mon compte, je me fais couler par la banque en un temps record, à coup de timbres fiscaux et de pénalités de retard. La somme avoisine les 2 000 francs (environ 300 euros de notre époque) quand je reçois leur joli papier rose. J’en prends pour dix ans. Imagine toi, à cet âge là, c’est une éternité !
Je rentre en guerre avec la banque en question. Premier réflexe, ouvrir un compte dans une autre banque et y placer la paye que j’obtiens dans l’agence locale du journal qui m’emploie depuis mes 16 ans. Protéger l’argent, c’est ma priorité. Dépenser uniquement pour le nécessaire et toujours placer un petit quelque chose de côté. C’est la base.
J’apprends la vie, sans carte ni chéquier. Avec le recul, je dirai que c’est pas plus mal. Tu comprends mieux la valeur de l’argent. Au départ, c’est compliqué. Il faut retirer l’argent en liquide à la banque, payer ses factures en mandat cash à La Poste. C’est pas tout ce qu’il y a de plus pratique.
Heureusement pour moi, à la mise en place des premières cartes de retrait, mon banquier m’en proposera une. D’autant plus, qu’elle peut aussi payer dans certains magasins (c’est pas encore trop à la mode à ce moment là). Comme je suis en formation dans une grande ville (y a pas encore de distributeur de cette banque dans la commune), je pourrai m’en servir et mon banquier pense que ça me simplifiera la vie. Clairement !
Avec la compréhension d’une société de crédit à la consommation (peu regardante à cette époque), je pourrai me payer des meubles, et ma première voiture. On est en 2000, j’ai 24 ans et la roue tourne enfin. Je rencontre un garçon formidable et je commence mon premier véritable emploi dans l’audiovisuel. Je vis ma meilleure vie.
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