Premiers pas dans la vie active
Nous sommes en 1991. J’ai quinze ans. L’âge de la découverte et de la liberté. Ma première boite de maquillage offerte par ma mère, les premiers bals avec les copains, les premières sorties en boites de nuit, les premiers concerts en plein air. Quelle belle époque : nous sommes libres d’aller et venir, sans crainte de faire de mauvaises rencontres. Ce n’est pas une époque anxiogène. Les copains, c’est la famille, tous unis et soudés. Le café du coin, notre QG, avec son jukebox et son baby-foot. Nous vivons notre meilleure vie. L’insouciance d’une vie sans contraintes.
Trouver un job d'été
1992. Un soir, en rentrant à la maison, ma mère me dit qu’il serait bien que je trouve un petit job d’été, afin de pouvoir continuer à sortir sans restriction, lorsque mon frère serait en âge de sortir à son tour. Je comprends alors l’importance d’un budget. Donner de l’argent de poche pour un enfant, ça peut passer. Pour deux, ça peut être plus compliqué.
Sans réfléchir, dès le lendemain, je me suis collée sur le bottin (ah oui, à cette époque, pas d’internet. On trouvait les adresses et les numéros de téléphone dans le bottin). Du coup, me voilà partie à envoyer un courrier à chaque entreprise de ma commune (non, il n’y avait pas de mails non plus : lettre écrite à la main et timbre, c’était la seule option).
À l’instar de mes copines, je pensais me retrouver caissière au magasin d’alimentation du centre-ville ou au supermarché. Je n’ai pas eu à attendre longtemps les retours de mes courriers. Personne n’a répondu. Personne, sauf le journal local qui me propose un entretien un peu avant les vacances de la Toussaint. C’est inespéré.
Une chance inouïe
Novembre 1992, j’intègre l’Yonne Républicaine, journal local de ma commune. Ma rencontre avec l’employée en place se passe bien. Dans un premier temps, je suis embauchée au titre d’hôtesse commerciale à mi-temps. Je serai en charge de m’occuper de l’agence locale, de recevoir les clients, vendre des espaces publicitaires et des avis de décès, tenir la caisse et la déposer en fin de semaine à la banque. Mieux encore, il ne s’agit pas d’un job ponctuel. Je suis prise pour toutes les vacances scolaires. Et ça, c’est un vrai plus qui me permettra de valider un trimestre de retraite par an pendant toute ma scolarité, de payer mon permis de conduire et mon voyage en Angleterre.
Ainsi commence ma première expérience professionnelle. À chaque vacance, je travaillerai le matin, et je profiterai de mes amis l’après-midi. Ce n’est qu’environ un an plus tard que je vais trouver un tout autre intérêt à travailler, avec l’arrivée d’une journaliste fraichement diplômée, mutée dans sa première agence.
Nous avons un concurrent sur la place : Le Journal du Centre. Un autre journal local qui nous fait de l’ombre. Elle cherche des correspondants pour alimenter la rubrique locale. Je suis la première recrutée pour le poste.
Je m’achète mon premier appareil photo et me voilà partie à rédiger mes premiers articles. Actualités culturelles, sportives, assemblées générales, spectacles, concerts, faits divers, je suis sur tous les fronts. J’adore ça. Du coup, ça devient une activité quotidienne, et une petite ressource financière complémentaire quand ce ne sont pas les vacances scolaires.
J’aurai l’occasion de faire des rencontres extraordinaires, mais je ne peux pas tout te raconter aujourd’hui. Alors, je te donne rendez-vous la semaine prochaine, même jour, même heure.
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